Le Consortium
Dix amis d’enfance se retrouvent pour un week-end à Malte, pensant renouer des liens distendus par le temps. Sous les apparences de la légèreté et de la fête, les tensions couvent : jalousies anciennes, trahisons tues, douleurs enfouies. Ce qui devait être une escapade chaleureuse devient progressivement une mise à nu des rancœurs. Les masques tombent et les souvenirs refont surface, laissant planer une atmosphère étrange, presque oppressante.
Mais tout bascule lorsque l’un d’entre eux disparaît sans laisser de trace. Son dernier message énigmatique – « Ne me cherche pas » – ne fait qu’épaissir le mystère. L’événement déclenche une réaction en chaîne : chacun devient suspect aux yeux des autres, les autorités s’en mêlent, et ce qui semblait être une fugue se révèle bien plus complexe. La disparition agit comme un révélateur : les non-dits du passé explosent en pleine lumière, et les liens du groupe se délitent.
À mesure que l’enquête progresse, les secrets se dévoilent. Théo, le disparu, n’est pas celui qu’il semblait être, et certains membres du groupe non plus. Les ramifications politiques, les manipulations familiales, les enjeux de pouvoir et de réputation donnent une nouvelle dimension au récit, bien au-delà du drame intime initial. Le père de Théo, un homme politique influent, se retrouve plongé dans un engrenage qui menace de tout détruire, y compris sa propre carrière.
Le roman joue habilement entre les strates temporelles, alternant présent et flashbacks pour recomposer le puzzle. Les révélations, distillées avec précision, tiennent le lecteur en haleine jusqu’à la toute fin. Chaque rebondissement remet en question ce que l’on croyait savoir, et la frontière entre victime et coupable se brouille à chaque page.
Le Consortium est un roman choral dense et profondément humain, où le suspense psychologique côtoie une réflexion sur la loyauté, le poids du passé et la fragilité des apparences. Une disparition sert de point de rupture, mais c’est bien le portrait d’une génération désillusionnée que brosse ce roman captivant et bouleversant.
Extrait du premier chapitre
Théo détourna le regard, feignant de s'intéresser aux boutiques. Mais dans le reflet de la vitrine, ses yeux suivaient chaque mouvement de Sam. Ce dernier distribuait des accolades à tout le monde, gardant délibérément Théo pour la fin.
— T’aurais pu prévenir plus tôt, marmonna Théo quand Sam l’attrapa par l’épaule pour une rapide étreinte.
Un effleurement imperceptible, une seconde de trop peut-être, que personne ne remarqua.
(...)
— Tu peux me tenir ça deux secondes ? demanda Théo à Sam, lui tendant son téléphone avant de retirer sa ceinture.
Leurs doigts se frôlèrent. Sur l’écran encore allumé, une notification de message s’afficha : « On peut pas continuer comme ça… »