Ce que l'on sème

La graine déposée portera son doux fruit,
Le matin le révèle avec pleine évidence ;
Ce que l'on croit perdu dans l'ombre de la nuit,
Actes et nos pensées voyagent en silence.

La roue tourne sans bruit, sans jamais se fléchir,
L'ombre n'est qu'un miroir fidèle du passé ;
Rapportant tôt ou tard ce qu'on a su bâtir,
L'aube dévoile intact ce qu'on croyait chassé.

Lorsque l'âme se libère des chaînes trop pesantes,
Et que le cœur s'allège de fardeaux anciens ;
Elle retrouve en paix la clarté renaissante,
Comme le ciel s'épure après l'orage lointain.

Ainsi l'arbre s'élève après longue tourmente,
Puisant sa force au cœur des tempêtes d'hier ;
L'eau fraîche transforme en terres si abondantes,
Ce qui n'était que sable, aride, sec, amer.

La balance cosmique s'ajuste d'elle-même,
La nature orchestre sa parfaite harmonie ;
Nul besoin de forcer ce qui vient sans problème,
Dans le grand ordre où tout se lie et se délie.

Dans le silence profond des heures qui s'égrènent,
Le temps patient restaure ce qui fut altéré ;
Comme la mer efface toutes traces humaines,
L'univers dans sa danse a tout équilibré.

Les gestes offerts tracent un sillon profond,
Semé dans le silence et mûri par l'attente ;
Ils renaissent un jour en un écho fécond,
Lorsque le temps dévoile une lumière absente.

Ce qui monte descend en vagues régulières,
Comme l'astre solaire en son cycle précis ;
L'ombre accompagne toujours les pas de lumière,
En cycles éternels, inlassables, précis.

Marche sous les étoiles d'un pas lent, mesuré,
Puise ta force au chêne, solidement ancré ;
Sois le roc immuable au vent fort déchaîné,
Confiant en la justesse de ton chemin tracé.
Éclaire ton entourage sans jamais éblouir,
Comme la lune douce dans la nuit si profonde ;
Ta joie silencieuse témoigne sans faillir
Des liens invisibles qui unissent le monde.

Ton cœur libéré rayonne sans aucun effort,
Telle une source pure jaillie du grand rocher ;
Dans la simplicité se trouve ton trésor,
Et dans la paix l'écho des graines bien semées.

Tout ce que l'on donne à l'infini voyage,
Pour revenir un jour sous forme transformée ;
Comme l'eau des rivières rejoint les nuages,
Et retombe en pluie sur terres assoiffées