Annunaki

Anunnaki plonge le lecteur dans les profondeurs originelles du chaos mésopotamien, là où l’océan primordial d’Apsû et Tiamat enfante les premières divinités. Ces forces créatrices, encore indifférenciées, engendrent les dieux anciens, puis les jeunes générations plus turbulentes. L’harmonie initiale se brise peu à peu, précipitant l’univers vers une lutte inévitable entre le chaos ancestral et le nouvel ordre divin incarné par Marduk, fils d’Enki.
La narration suit la montée en puissance de Marduk, héros solaire né dans les abîmes, dont la destinée le conduit à affronter Tiamat, la mère primordiale. En orchestrant un duel cosmique, il impose une nouvelle structure à l’univers. Tiamat, incarnation du désordre et du pouvoir féminin archaïque, devient, une fois vaincue, la matière même du monde. Le ciel, la terre, les étoiles et les mers naissent de son corps disloqué, dans une inversion totale de l’acte de guerre en acte de création.
Mais cette victoire s’accompagne de réflexions profondes sur l’équilibre fragile entre ordre et chaos. Marduk, auréolé de pouvoir, ne cherche pas à abolir le désordre, mais à en canaliser la puissance pour fonder un cosmos durable. Il crée les Igigi, divinités intermédiaires, et prépare l’émergence de l’humanité. Cette tension permanente entre puissance créatrice et menace de dissolution devient le fil conducteur du récit.
À travers cette fresque, Anunnaki interroge les racines de nos mythes fondateurs et les figures archétypales du pouvoir, de la rébellion, et de la sagesse. C’est un récit poétique, philosophique et symbolique, qui propose une lecture contemporaine des épopées sumériennes et babyloniennes tout en offrant une résonance universelle sur la condition humaine, notre rapport au sacré, et notre quête d’équilibre dans un monde né de la fureur et de la lumière.
Extrait du premier chapitre
Avant les noms, avant les destins, le silence régnait. Non pas le silence apaisant du sommeil, mais celui, profond et inquiétant, d'un monde en gestation. Là-haut, nulle voûte céleste. Ici-bas, aucune terre ferme. Seule s'étendait cette mer infinie, cet océan obscur d'eaux entremêlées, sans horizon ni rivage pour briser sa monotonie.
Dans ce chaos incessant, deux forces primordiales régnaient en maîtres silencieux : Apsû, l'eau douce aux reflets d'ambre, et Tiamat, l'océan salé aux entrailles insondables. Ils étaient tout et rien à la fois, leur étreinte sans début ni fin unissant leurs essences dans une danse perpétuelle. Ensemble, ils formaient le ventre du tout, matrice bouillonnante où tout germerait un jour.
Leurs eaux se tordaient. Elles s’enlaçaient, chacune cherchant l’autre. Fusionnant. Se séparant. À un rythme incertain. Le monde hésitait encore. Ordre ? Chaos ? Chaque instant menaçait de s’arrêter. Figé dans l’éternité. Puis tout repartait. Une danse inépuisable. Hypnotique. Pour qui pouvait regarder.
De cette union naquit une promesse – un murmure d'abord, à peine perceptible sous la surface. Puis une vibration, grandissante, prête à rompre le calme éternel. Le vide frémissant entre les eaux primordiales se chargea d'une tension indicible, suspendu au bord de l'inconnu.
Sommaire
Chapitre 1. L’Ascension des Dieux
Chapitre 2. L’Équilibre de l’Univers
Chapitre 3. La Révolte des Igigi
Chapitre 4. La création de l’humanité
Chapitre 5. La décision des dieux
Chapitre 6. Le déluge
Chapitre 7. La réconciliation
Chapitre 8. Rédemption et Renouveau
Chapitre 9. Le Mythe d'Etana
Chapitre 10. Le Mythe de Nergal et Ereshkigal : la Confrontation avec la Mort
Chapitre 11. Epilogue La Danse des Vérités
Détails
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Nombre de pages :198
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Genre :Essai mythologique et symbolique, entre exégèse antique et méditation contemporaine.
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Lieu :Le Croissant fertile — Sumer, Akkad, Babylone, Assyrie (Mésopotamie antique), mais aussi un voyage intérieur et intemporel entre mythe et interprétation moderne.
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Thèmes :Création du monde et cosmogonie mésopotamienne. Relations entre dieux et humains à travers les âges. Ordre et chaos, justice divine, souveraineté. Symbolisme des dieux sumériens et akkadien (Enki, Enlil, Inanna...). Évolution de la spiritualité à travers les civilisations. Transcendance, destin, et mémoire ancestrale. Résonances modernes des mythes anciens.